Avez-vous déjà remarqué qu’un bébé nouveau-né était capable de produire des mouvements pour trouver le sein sans même être guidé ou qu’il pouvait faire un mouvement très brusque en ouvrant les bras? Ce phénomène entourant ces mouvements spontanés s’explique par les réflexes primitifs.
À la naissance, une partie du cerveau du nourrisson est déjà développée et fonctionne pour assurer la survie de celui-ci dans son nouvel environnement. Lors du développement intra-utérin, de nombreuses cellules nerveuses, soit les neurones, forment des connexions pour constituer des boucles réflexes s’exprimant de façon involontaire. Aucune commande n’est donc donnée par le cerveau du bébé.
Les réflexes primitifs :
La plupart des réflexes primitifs vont s’atténuer à différentes périodes de maturation du cerveau.
Le premier réflexe à disparaître est au alentour d’1 mois et demi :
Une majorité des réflexes vont diminuer vers 3-6 mois:
Il existe aussi des réflexes, dites secondaires, qui apparaîtront plus tard vers 3-4 mois et d’autres qui vont se manifester de façon séquentielle durant la première année de vie:
Voici quelques théories qui semblent expliquer cette maturation nécessaire du cerveau:
Un exemple de la transformation des réflexes en mouvements volontaires serait l’action de marcher. La marche n’est pas acquise avec les réflexes primitifs, mais par une organisation complexe du cerveau. L’intégration sensorielle, la réponse appropriée du cerveau, le contrôle volontaire sur les articulations inférieurs ainsi que les interactions des différents systèmes décrits plus hauts sont nécessaires à produire ce fabuleux mouvement bipède.
Un second exemple serait le développement de la force des extenseurs du tronc et de la tête pour contrer la gravité lors de la position ventrale pour ensuite évoluer vers un contrôle actif de la tête et du haut du tronc en position assise et pour finir, celui de toutes les articulations ainsi que la totalité du tronc lors de la position debout.
Au cours des prochains mois et années, de nouvelles connexions se feront en réponse à l’environnement, au bagage génétique et à la capacité d’intégration du cerveau. Les connections de neurones non-utilisées vont disparaître puisqu’elles seront inhibées par l’action des nouvelles connections plus matures.
La maturation du cerveau du nourrisson se fait en suivant des étapes précises, du haut vers le bas du corps c’est-à-dire de la tête aux pieds et de la proximité du corps vers les extrémités des membres. L’apprentissage moteur se produit donc selon une séquence d’acquisition et non selon l’âge à laquelle le petit intègre un mouvement. C’est l’acquis en soi qui est important afin que le développement moteur globale s’exprime de façon harmonieuse. Cependant, il est quelquefois nécessaire de retravailler des séquences de mouvements lors de problématique mineur du développement.
À la lumière de ces informations, il serait intéressant de se questionner sur l’utilisation de soucoupes et de sauteuses permettant à Bébé d’être déjà debout ou le fait de le tenir dans cette position sur les genoux. Ces objets stimulent la partie primitive du cerveau et n’aide en rien l’acquisition plus rapide du mouvement de la marche et le renforcement des jambes lorsque Bébé pousse avec le bout de ses pied en réaction au contact du sol.
Il faut se rappeler que l’acquisition du tonus, du contrôle postural du tronc ainsi qu’une action combinée de muscles appropriés et disponibles des membres sont nécessaires afin de créer le mouvement de la marche.
Cela mentionné, l’utilité de ceux-ci est mitigée et davantage expliquée par le besoin des parents désirant faire une pause de portage dans les bras et faciliter l’exécution une tâche quotidienne qu’à favoriser le développement moteur du tout petit. L’utilisation devrait donc être fait de façon restreinte et la position de jeu à favoriser reste la fameuse position sur le ventre et ainsi, évoluer vers celle assise lorsque Bébé a davantage de tonus pour maintenir sa tête et le haut du tronc.
[:fr]1. Dre Renée-Myriam Boucher, chef du Département de neurologie pédiatrique du Centre mère-enfant Soleil, CHU de Québec, Naitre et grandir, Mars 2016. 2. Suzann K.Campbell and all. Physical therapy for children 3e edition.2006. p.35-40, 78.[:]