La pratique d’un sport de façon régulière comporte de nombreux bénéfices, et ce peu importe l’âge. Cela est démontré par de nombreuses études et ce, autant dans les sphères physique, psychologique, et sociale. Toutefois, une blessure persistante peut limiter ces bienfaits. Cela pourrait être le cas d’un athlète ayant des douleurs au talon : elles représentent plus de 30 % des visites dans les cliniques de médecine du sport.
Malgré un nombre significatif d’études qui démontrent les bienfaits de la physiothérapie sur ces pathologies, beaucoup ont été faites chez une population adulte. Donc, qu’arrive-t-il à nos jeunes athlètes de 6 à 18 ans qui se blessent lors de leur pratique sportive quotidienne? Laissez-nous le soin de vous éclairer davantage…
D’abord, un jeune athlète n’est pas un jeune adulte : les enfants et les adolescents ont pour la plupart un squelette immature. Cela peut entraîner une faiblesse relative au niveau des tendons et des ligaments qui entourent le talon. Le traitement peut donc diverger de celui d’un adulte. Les problèmes les plus fréquemment rencontrés à cet âge sont situés au niveau du calcanéum (os du talon), du tendon d’Achille, de la bourse rétro-calcanéenne et du fascia plantaire.
La pathologie plus fréquemment rencontrée est celle de la maladie de Sever ou apophysite calcanéenne. Elle est causée par l’accumulation de micro-traumas provoquant une force de traction sur le tendon d’Achille qui crée une inflammation sur le cartilage de croissance de l’os du talon (calcanéum). Cette problématique apparaît fréquemment avant le pic de croissance de 8 à 10 ans chez les filles et de 10 à 12 ans chez les garçons. Elle peut survenir au commencement d’un nouveau sport, au début d’une nouvelle saison ou lorsque le niveau d’une activité est augmenté.
D’autres facteurs de risque sont aussi à prendre en considération : les sports impliquant des impacts notables tels que la course et les sauts, des chaussures inappropriées, le surpoids et la course sur une surface dure. La douleur augmente en fonction de l’activité sportive pratiquée et lorsqu’on palpe l’insertion du tendon d’Achille située sur le bord postérieur du calcanéum (os du talon). Son délai de guérison est approximativement de quelques semaines à deux mois. Cependant, une rechute survient dans 28 % des cas.
La tendinopathie achilléenne est l’inflammation du tendon d’Achille. Elle peut avoir plusieurs origines, mais elles ressemblent beaucoup à celles de la maladie de Sever. La douleur est toutefois bien localisée au niveau du tendon. Elle peut se manifester lorsqu’on le palpe et que l’enfant le sollicite en courant, en marchant ou en sautant.
La bursite rétro-calcanéenne est aussi un problème souvent rencontré. Il s’agit de l’inflammation d’une bourse, un petit sac rempli de liquide, qui facilite le mouvement de certaines structures. Dans le cas de la bursite rétro-calcanéenne, elle se situe derrière le tendon d’Achille pour faciliter son mouvement.
Elle survient principalement lorsqu’elle est comprimée, par exemple avec le port d’un soulier trop serré. Elle peut aussi être secondaire à d’autres problématiques, comme la tendinopathie achilléenne ou la fasciite plantaire. Il est parfois possible de la palper dans une partie bien précise du tendon d’Achille, ou bien d’observer un gonflement au pourtour du tendon d’Achille.
Bien que rare chez l’enfant, la fasciite plantaire est l’inflammation de l’attache du fascia au talon qui recouvre les muscles de la plante du pied. Il est possible de palper un point douloureux à son attache sur le talon. Elle se manifeste principalement le matin lors des premiers pas, pendant les activités qui sollicitent la mise en charge et en fin de journée.
Une fois que le problème est bien identifié, il est alors plus facile de le traiter. Afin d’optimiser la guérison, il est d’abord recommandé de rencontrer un physiothérapeute. Il pourra s’assurer de bien identifier la problématique et de procurer un traitement dès la première rencontre.
Le physiothérapeute conseillera d’abord sur les paramètres d’un retour au jeu sécuritaire. Il sera basé sur l’intensité, la fréquence et le type d’activités. Les symptômes perçus lors de l’activité physique sont également pris en ligne de compte.
Des exercices sont aussi prodigués en fonction des différents problèmes identifiés : étirement musculaire, renforcement musculaire, techniques myofasciales, etc.
Une collaboration existe aussi en podiatrie. Selon les problèmes identifiés, une ou des option(s) parmi les suivantes peuvent être considérées : support au talon, orthèse plantaire, modifications apportées aux souliers. Ce sont le plus souvent des solutions temporaires afin de permettre une décharge des tissus blessés.
Les douleurs au talon peuvent être complexes, et ce encore plus chez nos jeunes athlètes. En identifiant adéquatement la pathologie sous-jacente, un traitement personnalisé et efficace peut être entamé en physiothérapie. N’attendez pas d’être au pied du mur : laissez notre équipe hautement qualifiée prendre soin de vous!
[:fr]Elengard T. & al. (2010) Aspects of treatment for posterior heel pain in young athletes, Open Access Journal of Sports Medicine, 1, 223–232. Tu P. (2018) Heel Pain: Diagnosis and Management. American Family Physician,97(2), 86-93. Sueki D., & Brechter, B. (2009). Orthopedic Rehabilitation: Clinical Advisor (1re éd.). Amsterdam, N1: Elsevier Health Sciences.[:]