Le syndrome myofascial se définit par l’ensemble des symptômes de nature sensorielle, motrice, autonomique, proprioceptive ou viscérale causée par un point-détente (trigger point). Un point-détente est une zone hyper irritable située dans une bande de fibres musculaires. Cette douleur locale et elle est généralement perçue comme profonde et constante. Ce point est douloureux à la compression, à l’étirement et suite à une surcharge musculaire. Le syndrome myofascial peut survenir dans n’importe quels groupes musculaires.
Plusieurs causes peuvent mener à l’apparition d’un point gâchette. On parle notamment de :
Il importe de distinguer les deux différents types de point gâchette. On parle généralement d’un point actif ou inactif/latent. Un point actif cause de la douleur spontanée ou une douleur au mouvement qui peut être locale ou référée. Un point latent ou inactif provoque de la douleur seulement à la pression directe, il peut également engendrer de la raideur musculaire. Ce point peut devenir actif si un facteur mentionné ci-haut survenait.
La présence d’un point gâchette rend les récepteurs de douleur (nocicepteurs) plus sensibles et provoque un phénomène d’allodynie. L’allodynie survient lorsqu’une pression normalement non-douloureuse cause une douleur.
Les points gâchette peuvent causer des symptômes tel que la congestion des muqueuses nasales. Un état psychologique de stress peut activer des points gâchette latents et causer la récurrence de trouble tels les maux de tête ou les lombalgie.
On retrouve souvent une inhibition motrice dans un muscle affecté par le syndrome myofascial, ceci cause une coordination musculaire inadéquate et une substitution musculaire anormale.
Un syndrome myofascial peut amener une dysfonction viscérale. Par exemple, un point gâchette dans le muscle oblique externe peut causer de la diarrhée.
On parle de pathologies:
Concrètement, comment rapporte-t-on les symptômes d’un point gâchette?
Et comment traite-t-on les points gâchettes ou le syndrome myofascial?
L’approche par la PPAS est une des différentes modalités applicable dans un plan de traitement en physiothérapie. Cette technique consiste en l’insertion d’aiguille (stérile et à usage unique) intramusculaire, près d’un tendon, d’un ligament ou d’une bourse.
Différents objectifs peuvent être recherchés avec cette technique, notamment :
Cette approche origine des travaux de Karel Lewit (Tchécoslovaquie) dans les années 1980. Celui-ci avait analysé les effets à court et long terme de l’insertion d’aiguille sèche à l’intérieur d’un site de douleur myofasciale. Ses résultats avaient démontrés une analgésie immédiate chez un haut pourcentage de patients. Les fondements de l’approche PPAS ont toutefois été évoqués avant les années 1980 par Janet Travell, Chan Gunn et Andrew Fischer.
La PPAS est permise au Québec depuis 2003 mais elle a officiellement été réglementée par l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ) en 2010. Une formation offerte par l’OPPQ est maintenant obligatoire pour tout physiothérapeute désirant pratiquer cette approche de traitement. Pour obtenir la certification, le physiothérapeute devra réaliser une formation de 102 heures s’échelonnant sur environ un an.
La Puncture Physiothérapique à l’aiguille sèche, anciennement appelée Utilisation d’Aiguille Sèche sous le Derme (UASD), diffère de l’acupuncture. Basée sur la médecine traditionnelle chinoise, l’acupuncture nécessite au préalable l’établissement d’un bilan énergétique complet. La PPAS quant à elle, est basée sur les principes de médecine occidentale et sur les notions d’anatomie musculosquelettique.
Certaines personnes ne sont pas candidates pour ces techniques. Les femmes enceintes, les enfants de moins de 14 ans, les patients hémophiles ou souffrants de fièvre ne peuvent recevoir les aiguilles en physiothérapie. Une infiltration de corticostéroïdes il y a moins de 3 semaines, les troubles de la sensibilité et les troubles vasculaires sont également des contre-indications.
Votre physiothérapeute procédera en premier lieu à une évaluation complète de votre problématique afin de valider la pertinence de l’utilisation de la technique. Si pertinent, il pourra par la suite procéder à la désinfection de la zone à puncturer et de ses mains.
Après quoi, la technique sera réalisée. L’aiguille restera en place au maximum 10-15 secondes dans la plupart des cas. Il est possible que vous ressentiez une lourdeur lors de l’atteinte du muscle ou que celui-ci contracte (secousse musculaire). Le nombre de punctures effectuées dépendra de l’évaluation initiale et sera ajusté en fonction de votre réponse.
Certains patients ressentent immédiatement les bienfaits des PPAS. Il est par contre possible que la réaction musculaire provoque un endolorissement pouvant durer jusqu’à 48 heures. Cette sensation est normale et n’est pas une complication du traitement. Pour diminuer l’inconfort temporaire provoqué par les PPAS, il est recommandé d’utiliser la chaleur.